Cancer de la prostate

La prostate est une glande de l’appareil génital masculin qui a la forme d’une châtaigne d’environ 3 centimètres de hauteur et 4 centimètres de large.
Elle joue un rôle dans la production du sperme en produisant un liquide, le liquide prostatique.
La prostate est située sous la vessie en avant du rectum, et entoure le début de l’urètre, canal qui permet d’éliminer l’urine de la vessie.

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Source : http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-pro…

Le cancer de prostate

Le cancer de la prostate correspond au développement de cellules cancéreuses dans la prostate.
Dans environ 95 % des cas, il s’agit d’un adénocarcinome, c'est-à-dire d’un cancer glandulaire.
Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent en France et dans les pays occidentaux en général

Facteurs de risque

L’âge

C’est le facteur de risque le plus important. Le cancer de la prostate est exceptionnel avant l’âge de 40 ans. Il est découvert le plus souvent après 70 ans.

Les antécédents familiaux

Des études sont en cours pour identifier les mutations génétiques favorisant le risque de survenue d’un cancer de la prostate.

L’origine ethnique et géographique

Il a été établi que les hommes d’origine afro-antillaise ont un risque accru de développer un cancer de la prostate.

Dépistage

A l’heure actuelle, il n’existe pas de consensus scientifique permettant de conclure à la justification d’un dépistage systématique organisé du cancer de la prostate à l’échelle nationale.
La décision de dépister ce cancer se prend donc au cas par cas, après discussion avec son médecin traitant ou son urologue. Si le médecin estime que des examens sont nécessaires, et après information et accord du patient, il réalise un toucher rectal et prescrit un dosage du PSA.
D'importantes questions autour du dépistage de ce cancer subsistent aujourd'hui, en particulier l'impact du dépistage en termes d'amélioration de la survie pour l'ensemble des populations concernées, mais aussi les risques du surdiagnostic (diagnostic d’un cancer qui ne se serait jamais révélé du vivant de la personne) et surtout de surtraitement (traitement d’un cancer sans impact sur le pronostic de la maladie) principalement en cas de cancer diagnostiqué à un stade très précoce et peu agressif, notamment chez un sujet âgé.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic de cancer de la prostate est habituellement suspecté lors d'une augmentation de la valeur du PSA (marqueur de l'activité de la prostate), lorsqu'une anomalie a été détectée au toucher rectal ou si des symptômes urinaires ou généraux (fatigue, perte d'appétit, perte de poids) sont présents.

SYMPTÔMES

Le cancer de la prostate, à son stade de début, est le plus souvent asymptomatique.
Dans une forme évoluée, il peut engendrer les symptômes suivants :
• Des changements au niveau des mictions :

- Un besoin fréquent d’uriner,
- Un besoin urgent d’uriner,
- Une difficulté à commencer à uriner ou à cesser d'uriner,
- Une incapacité d’uriner,
- Un jet d'urine faible ou réduit,
- Un jet d'urine qui s'interrompt,
- La sensation de ne pas avoir complètement vidé sa vessie,
- La sensation de brûlure ou de douleur en urinant,
- La présence de sang dans l’urine ou le sperme.

• Des éjaculations douloureuses
• Des troubles de l’érection

Ces symptômes peuvent être causés par d’autres maladies de la prostate comme une hypertrophie bénigne de la prostate, c’est pourquoi il est important de les signaler à votre médecin.
D'autres symptômes peuvent survenir au fur et à mesure que la tumeur grossit ou se propage à d’autres parties du corps.
Il peut s’agir d’une douleur osseuse (en particulier au dos, à la hanche, aux cuisses ou au cou), d’une perte de poids ou de la fatigue.

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

Dosage du PSA
Biopsie prostatique : Si la biopsie révèle la présence de cellules cancéreuses, le médecin peut prescrire des examens complémentaires pour préciser l’extension du cancer (locale, ganglionnaire ou métastatique).
On parle de bilan d’extension. Ces examens ne sont pas réalisés de façon systématique. Les plus fréquents sont des examens d’imagerie et des examens sanguins.

Les examens d’imagerie réalisés peuvent être :
Un scanner qui a pour but de rechercher si la maladie a touché les ganglions lymphatiques.
Une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) pelvienne, qui permet d'obtenir des images très précises du contour de la prostate et de déceler si le cancer s’est étendu ou non au-delà de la prostate et de rechercher si la maladie a touché les ganglions lymphatiques.
Une scintigraphie osseuse, pour contrôler l’absence ou la présence de métastases au niveau des os.

TRAITEMENT : CANCER DE LA PROSTATE

MALADIE LOCALISÉE

Lors que le cancer est limité à la prostate sans atteinte à d’autres organes, plusieurs options de traitement sont possibles : surveillance active, chirurgie, radiothérapie,
La prise en charge thérapeutique est définie en accord avec le patient sur la base de l’avis rendu en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

Les indications sont établies en fonction :
- des caractéristiques du cancer : taille de la tumeur, score de Gleason, nombre de biopsie(s) positive(s), données du toucher rectal ;
- des caractéristiques de la prostate : une prostate trop volumineuse contre indique la curiethérapie et n’est pas une bonne indication de la radiothérapie ;
- des caractéristiques du patient : âge du patient, maladies (anciennes ou actuelles), opérations déjà subies, présence d'un adénome.

MALADIE MÉTASTATIQUE

En cas de cancer de prostate métastatique plusieurs types de traitement peuvent être proposés : hormonothérapies « classiques », hormonothérapies de nouvelle génération(acétate d’abiraterone, enzalutamide), chimiothérapie (docetaxel, cabazitaxel…). Les choix entre l’un de ces traitements et la séquence d’administration de ces traitements dépendent de plusieurs facteurs (caractéristiques du cancer de prostate, étendue de la maladie, âge et comorbidités du patient, efficacité des précédents traitements...). De nombreuses recherches sont en cours pour définir la meilleure séquence de traitement : quelle famille de traitement pour quel patient et à quel moment dans l’histoire de la maladie. Votre oncologue sera peut-être amené à vous proposer de participer à un essai clinique et ainsi aider à faire progresser les connaissances sur les traitements du cancer de prostate.

Les propositions de traitement se font au cours de réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) où votre dossier est discuté entre chirurgiens des hôpitaux publics et cliniques privés, radiothérapeutes et oncologues. Ces réunions ont lieu à l’HNFC pour les patients du nord Franche-Comté et au CHRU de Besançon pour les patients de Besançon, Pontarlier, Vesoul et Lons-Le-Saunier. Les propositions faites lors de cette réunion sont transmises à votre médecin traitant par courrier et vous seront expliquées en consultation par votre cancérologue. La prise en charge thérapeutique est au finale définie en accord avec le patient, sur la base de l’avis rendu en RCP.

 

TRAITEMENT SYSTÉMIQUE

Hormonothérapie :

Le cancer de la prostate est un cancer dit hormonosensible, c’est-à-dire que la croissance des cellules cancéreuses est stimulée par une hormone spécifiquement masculine : la testostérone.
L’hormonothérapie consiste à empêcher l’action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses. Elle permet ainsi d’empêcher le développement de la tumeur et ses éventuelles métastases.
Pour empêcher l’action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses, il existe différents types d’hormonothérapie.
On peut empêcher la fabrication de la testostérone, en supprimant l’activité des testicules qui la produisent. Cela peut se faire par une intervention chirurgicale (l'ablation des testicules) ou par un traitement médicamenteux (Les analogues de la LHRH).
On peut utiliser des « anti-hormones » qui prennent la place de la testostérone au niveau des récepteurs hormonaux des cellules. C’est le mode d’action des médicaments appelés anti-androgènes.

L’hormonothérapie est utilisée dans plusieurs situations :
• En association avec une radiothérapie dans les cancers de prostate localisé
• En cas d’augmentation du PSA après un traitement par chirurgie et radiothérapie
• En cas de cancer de prostate métastatique, seule ou associée à une chimiothérapie

Les cellules du cancer de prostate vont progressivement développer des résistances aux traitements hormonaux. Afin de détourner ces résistances, des hormonothérapies de nouvelles générations ont été développées (Acetate d’abiraterone, Enzalutamide). Actuellement ces hormonothérapies de nouvelles générations sont indiquées chez les patients avec cancer de prostate métastatique dont les traitements hormonaux « classiques » ne permettent plus de contrôler la maladie.

Chimiothérapie :

Les médicaments de chimiothérapies les plus utilisés sont le docetaxel et le cabazitaxel.
La chimiothérapie est recommandée dans le cancer de prostate métastatique après inefficacité de la l’hormonothérapie ou en cas de cancer de prostate métastatique d’emblée.
Le protocole de traitement est adapté à chaque patient. Votre oncologue vous détaillera en consultation le principe des traitements, le déroulement de ceux-ci, leurs objectifs, les effets secondaires potentielles et les moyens de prévenir la survenue de ces effets secondaires. N’hésitez pas à lui soumettre toutes les questions que vous vous posez au sujet de ce traitement.
Ces chimiothérapies sont réalisées en ambulatoire en hôpital de jour d’oncologie médicale sur le site le plus proche de votre domicile : au CHRU de Besançon, à l’HNFC sur le site du Mittan à Montbéliard, au CH de Vesoul, au CH de Pontarlier ou au CH de Lons-le-Saunier.

 

SUIVI ET SURVEILLANCE : CANCER DE LA PROSTATE

Suivi et surveillance
La surveillance permet de détecter des signes de réapparition de la maladie afin de mettre en place un traitement adapté si nécessaire. Elle a également pour but de prévenir et de traiter d’éventuels effets secondaires.
En cas de traitement de chimiothérapie ou d’hormonothérapie pour un cancer de prostate métastatique, des examens d’imageries seront réalisés tous les 3 mois (scanner thoracique, abdominal et pelvien ; scintigraphie osseuse…) pour évaluer l’efficacité du traitement.
Si le cancer de prostate a été opéré ou traité par radiothérapie, vous serez surveillé les 5 années suivantes car la probabilité que le cancer de la prostate réapparaisse est plus grande au cours des 5 premières années.
Cette surveillance peut être adaptée par votre cancérologue selon l’évolution de la maladie sous traitement.

IMAGE prostate livret

Télécharger le guide de l'Inca "traitements du cancer de prostate"

Source : e-cancer site de l'Inca   - voir plus d'information sur ce site