Cancer du colon / du rectum

Le colon est un élément du tube digestif, qui fait suite à l’intestin grêle et qui précède le rectum. Il mesure 1,5 mètre et est formé de 4 segments :

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• Le côlon droit, appelé aussi côlon ascendant, qui commence par le cæcum et se prolonge jusqu’au côlon transverse.
• Le côlon transverse, qui relie le côlon droit au côlon gauche.
• Le côlon gauche, appelé aussi côlon descendant, commence au niveau du côlon transverse et se prolonge jusqu’au côlon sigmoïde.
• Le côlon sigmoïde, qui relie le côlon gauche au rectum.

Le cancer du colorectal se développe généralement à partir des cellules qui tapissent la paroi interne du côlon, ou du rectum, appelée la muqueuse. Ce cancer représente en France, en 2012, 42150 nouveaux cas par an, soit environ 12% des diagnostics de cancer (http://www.invs.sante.fr/). Il s’agit donc du 3eme cancer le plus fréquent après les cancers de la prostate et du sein.

Pour les cancers digestifs en Franche-Comté, la Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) est réalisée deux fois par semaine, le mardi au CHRU de Besançon et le jeudi sur le site de l’hôpital Nord-Franche Comté. Les médecins des autres centres hospitaliers de la région sont présents aux RCP physiquement ou par vidéo-conférence. Tous les patients pris en charge en Franche Comté ont donc de cette manière le même accès aux soins.

De nombreux progrès ont été réalisés permettant l’augmentation constante des taux de guérison et l’utilisation de traitements aux effets secondaires limités. Afin d’optimiser les prises en charge les plus spécialisées, une consultation commune hebdomadaire est dédiée aux cancers du côlon nécessitant l’intervention de plusieurs spécialistes (lorsque la chirurgie de métastases est envisagée) et aux cancers du rectum. Ces consultations sont organisées dès le début de la prise en charge et ont lieu une fois par semaine pour favoriser l’initiation des projets thérapeutiques pour les nouveaux patients. Cette consultation permet la rencontre des oncologues digestifs, radiothérapeutes, radiologues, et chirurgiens.

A tous les moments de la maladie la prise en charge est donc multidisciplinaire, et associe souvent le chirurgien, le gastro-entérologue, l’oncologue, le radiothérapeute, l’anatomopathologiste, le radiologue, les soignants paramédicaux, l’équipe de la douleur et des soins palliatifs.

 

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 > Prévention                                                                                       

S'il est détecté tôt, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10.

Depuis 2003, un dépistage organisé est proposé aux personnes âgées de 50 à 74 ans, et sa procédure est devenue plus simple depuis l’arrivée des tests immunologiques en 2015. Il s’agit d’une technique de recherche de sang dans les selles, réalisée à partir d’un test simple et ergonomique, qui ne nécessite qu'un seul prélèvement de selles. Ce test est réalisé tous les deux ans, à domicile.
Une coloscopie totale doit être réalisée en cas de test positif.

Dépliant sur le dépistage colo-rectal
Télécharger document d'information sur le dépistage colo-rectal

 > Facteurs de Risque                                                                        

Facteurs de risque « internes » :
Ils sont liés à l’âge ou à l’histoire familiale (environ 10% des cas). Certains syndromes génétiques sont décrits, mais ils ne sont pas tous connus aujourd’hui. Les maladies inflammatoires chroniques prédisposent également au risque de cancer : chez ces personnes il est nécessaire de réaliser des coloscopies régulières.

Facteurs de risque « externes » liés au mode de vie et à l’environnement
Le cancer est une maladie souvent dues à plusieurs facteurs, et certains facteurs dits « externes » ont été décrits dans le cancer colorectal. Ceux-ci peuvent intervenir, en partie, dans le développement initial de la maladie. On note par exemple l’excès d’alcool, l’excès de viandes rouges, le surpoids, etc…

 > Diagnostic                                                                                     

Lorsqu’une personne présente des symptômes ou qu’une anomalie est décelée par un examen de dépistage, plusieurs examens sont réalisés en vue d’établir un diagnostic. Toute suspicion diagnostique de cancer justifie un avis spécialisé rapide.

Les signes cliniques : ils ne sont pas spécifiques du cancer, mais sont parfois présents.
- Fatigue et/ou perte de poids
- Troubles du transit et/ou douleurs abdominales
- Sang dans les selles
- Masse anale suspecte
- etc

Les examens complémentaires :
Le bilan diagnostique comprend généralement
- une consultation médicale et un examen clinique complet
- une coloscopie complète
- un scanner thoraco abdomino pelvien et le dosage de marqueurs tumoraux dans le sang

Selon les situations, d’autres examens peuvent être prescrits : prise de sang, IRMéchographie, etc. Mais tous les examens ne sont pas systématiquement nécessaires pour tous les patients et un avis spécialisé précoce peut aider à initier plus rapidement le projet thérapeutique adapté.

Le diagnostic final du cancer repose sur l’examen au microscope d’un fragment tumoral obtenu par biopsie (le plus souvent lors de la coloscopie). Il s’agit d’un examen anatomopathologique. Il pourra s’agir d’un petit morceau (biopsie) souvent réalisé au moment de l’endoscopie digestive, ou d’un morceau issu de la tumeur complète retirée lors de la chirurgie.

Plusieurs types de cancers existent, définies par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’adénocarcinome lieberkuhnien est de loin le plus fréquent.

D'autres cancers colorectaux existent, plus rares: carcinome médullaire, adénocarcinome mucineux (colloïde muqueux), carcinome à cellules indépendantes, carcinome épidermoide, carcinome adénosquameux, carcinome à petites cellules, carcinome indifférencié, etc...

 > TRAITEMENTS                                                                                     

CHIRURGIE

Le traitement classique du cancer du côlon et du rectum comprend une chirurgie lorsque la maladie est localisée et que l’état général permet un geste opératoire.
Lorsque qu’il n’y a pas d’autres localisations tumorales (ganglions ou métastases), il existe deux situations en fonction de la localisation de la tumeur :
- Si le cancer est localisé dans le rectum, la chirurgie peut être précédée d’un traitement par radiothérapie et chimiothérapie orale.
- Si le cancer est localisé dans le colon, la chirurgie est généralement réalisée sans traitement préalable.

La chirurgie consiste à retirer la tumeur avec une certaine quantité de tissus sain qui l’entoure (appelée marges de résection), et avec des ganglions régionaux.

Cette intervention peut mener à la pose transitoire ou permanente d’une poche de colostomie ou d’iléostomie, reliant directement le tube digestif à la peau. Ceci est expliqué avant l’intervention lorsqu’elle est programmée. Une chirurgie de reconstruction est le plus souvent proposée secondairement  pour rétablir la continuité du tube digestif.

Après la résection de la tumeur, même si la maladie était localisée, peut se discuter un traitement de chimiothérapie après chirurgie, appelé chimiothérapie adjuvante, dont l’objectif est de réduire le risque de récidive en traitant d’éventuelles micro-métastases.

CHIMIOTHÉRAPIE ET THÉRAPIES CIBLÉES

Plusieurs traitements médicaux existent, comprenant des chimiothérapies ou des thérapies dites "ciblées", par perfusions intraveineuses ou prise orale. En cas de perfusions intraveineuses, un dispositif de chambre implantable (CIP) est généralement mis en place.

Les chimiothérapies sont des médicaments anticancéreux qui agissent dans l’ensemble du corps sur toutes les cellules cancéreuses, y compris celles qui ne sont pas repérables par les examens. Des thérapies ciblées peuvent y être associées, ciblant l’angiogenèse tumorale (formation de nouveaux vaisseaux par la tumeur) ou des voies de signalisation tumorales connues pour entrainer la prolifération et la survie des cellules tumorales.
Le choix des traitements est adapté à chaque situation et discuté systématiquement lors des Réunions Concertations Pluridisciplinaires (RCP). Il s’agit d’un traitement personnalisé.

Dans quels cas un traitement médical est-il indiqué ?
Les chimiothérapies, ou les thérapies ciblées, ne sont pas systématiquement réalisées lorsque l’on présente un cancer colorectal. L’indication est retenue en fonction de l’évolution du cancer (de son stade), de ses caractéristiques biologiques, et de certains facteurs de risque de récidive.

Traitement médical au stade localisé
Une chimiothérapie peut parfois être nécessaire après la chirurgie d’un cancer du côlon ou du rectum, on parle alors de chimiothérapie adjuvante. Ce traitement est retenu en fonction de paramètres spécifiques de la tumeur : cliniques, biologiques, moléculaires, ou anatomopathologiques, et son objectif est de diminuer le risque de récidive de la maladie.

Cette chimiothérapie adjuvante associe généralement deux molécules, le 5FU et l’Oxaliplatine (schéma FOLFOX), et se réalise en intra veineux sur le dispositif de chambre implantable, toutes les deux semaines pendant six mois. Dans certains cas plus rares, une chimiothérapie orale est discutée avec le patient.

Au décours de ces traitements, une surveillance radiologique (scanners et echographies) est proposée pendant une durée de 5 ans pour contrôler le risque de récidive métastatique. Une surveillance endoscopique (coloscopie) est à réaliser tous les 3 à 6 ans en l’absence d’histoire familiale de cancers du côlon. 

Si le patient présente une forme familiale de cancer digestif (agrégation dans la famille de cancers du côlon, de l’uterus, des voies urinaires, du cerveau, de l’estomac, du pancréas), une surveillance spécifique sera à définir avec l’équipe d’oncologie et d’oncogénétique. La fréquence des coloscopies sera alors rapprochée.

Deux situations diffèrent, selon que la maladie soit localisée ou métastatique.

A tous les niveaux la prise en charge est multidisciplinaire et associe souvent le chirurgien, le gastro-entérologue, l’oncologue, le radiothérapeute, l’anatomopathologiste, le radiologue, les soignants paramédicaux, l’équipe de la douleur et des soins palliatifs, et est validée en RCP.

En cas de maladie localisée et d’état général autorisant un geste opératoire, la chirurgie est le traitement classique du cancer du côlon. Le geste opératoire peut être précédé d’un traitement préalable, notamment en cas de cancer du rectum où une chimiothérapie orale associée à une radiothérapie peuvent être indiqués en fonction de la localisation tumorale et de son envahissement local.

Selon la localisation de la tumeur, l’intervention consiste à retirer la tumeur avec des marges de résection suffisantes et les ganglions régionaux. Cette intervention peut mener à la pose transitoire ou permanente d’une poche de colostomie ou d’iléostomie, reliant directement le tube digestif à la peau. Ceci est expliqué avant l’intervention lorsqu’elle est programmée. Une chirurgie de reconstruction est le plus souvent pratiquée secondairement  pour rétablir la continuité du tube digestif.

Après la résection de la tumeur, même si la maladie était localisée, peut se discuter un traitement de chimiothérapie après chirurgie, appelé chimiothérapie adjuvante, dont l’objectif est de réduire le risque de récidive en traitant d’éventuelles micro-métastases.
Ce traitement adjuvant est validé en RCP et en fonction de paramètres pronostiques cliniques biologiques moléculaires ou anatomopathologiques, et sera expliqué aux patients.

Cette chimiothérapie adjuvante associe le plus souvent deux molécules, le 5FU et l’Oxaliplatine (schéma FOLFOX), et se réalise en intra veineux sur le dispositif de chambre implantable, toutes les deux semaines pendant six mois. Dans certains cas plus rares, une chimiothérapie orale est discutée avec le patient.

En cas de maladie métastatique le traitement comportera en première intention de la chimiothérapie, médicaments anticancéreux qui agissent dans l’ensemble du corps sur toutes les cellules cancéreuses, y compris celles qui ne sont pas repérables par les examens. Des thérapies ciblées peuvent y être associées, ciblant l’angiogenèse tumorale (formation de nouveaux vaisseaux par la tumeur) ou des voies de signalisation tumorales connues pour entrainer la prolifération et la survie des cellules tumorales.

Le rythme du traitement varie en fonction du schéma choisi, généralement toutes les deux à trois semaines, et il se réalise après consultation auprès de l’oncologue, en hôpital de jour, sans être hospitalisé.

Outre son activité sur la tumeur, l’objectif de la chimiothérapie sera de soulager les symptômes et à d’améliorer la qualité de vie. La chimiothérapie peut amener à un traitement chirurgical, ou local par radiothérapie ou intervention radiologique spécialisée (exemple, radiofréquence), et ainsi être suspendue.
Les effets indésirables diffèrent en fonction des traitements. Ils sont expliqués par le médecin oncologue ou gastro-entérologue, et seront recherchés avant chaque nouvelle cure de chimiothérapie. Il est important de les signaler à l’équipe soignante également. Un numéro unique est disponible pour les patients ou les soignants, en cas d’interrogation.

D’autres soins et soutiens complémentaires peuvent être mis en œuvre pour faire face aux conséquences de la maladie et de ses traitements : difficulté à se nourrir, douleur, besoin de soutien psychologique, problèmes sociaux, etc. D’autres acteurs spécifiques (diététicien, psychologue, etc..) sont donc également impliqués dans la prise en charge.

Un bilan sera à nouveau réalisé deux à trois mois après le début de la chimiothérapie.

 > Suivi                                                                                                   

Un suivi est réalisé pour accompagner dans l’évolution de la maladie, détecter et traiter d’éventuels effets indésirables des traitements, s’assurer que la qualité de vie soit la meilleure possible.

Le suivi dépend du stade auquel a été diagnostiqué le cancer et du traitement  reçu. Le calendrier et la durée sont déterminés avec votre médecin en collaboration avec l’équipe spécialisée ayant réalisé le traitement. Il repose sur des consultations médicales et éventuellement sur des examens complémentaires. Les différents médecins participant à la surveillance se tiennent mutuellement informés.

 > Essais thérapeutiques                                                                  

Lors de votre prise en charge il peut vous être proposé de participer à un essai clinique.
Notre centre participe activement au développement et à la mise en place d’essais cliniques pouvant favoriser l’accès précoce à certaines molécules innovantes en développement, ou à des stratégies de traitement différentes.
Notre équipe médicale travaille également, de façon coordonnée, avec des équipes de chercheurs, afin d’améliorer la prise en charge et le traitement des cancers. La recherche en immunothérapie est un des axes privilégiés, pouvant à terme conduire à l’élaboration de traitements ciblés complémentaires. Dans le cancer colorectal, il est donc proposé aux patients débutant un traitement de chimiothérapie de réaliser si ils l’acceptent des prélèvements de sang, dans le cadre de cette recherche.

Le site internet disposera prochainement du détail précis des études disponibles en oncologie pour les cancers colorectaux.

 

Source : e-cancer site de l'Inca   > Pour plus d 'infos sur les cancers du colon et du rectum, consultez le site