Cancers ORL

Les cancers ORL ou cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) représentent 14000 nouveaux cas par an en France. L'age moyen de survenue est de 63 ans. Dans les 3/4 des cas ces cancers surviennent chez des hommes et dans 1/4 des cas chez des femmes.

Il s'agit dans 90% des cas de carcinomes épidermoïdes c'est a dire des cancers developpés à partir de la muqueuse.  il existe également des tumeurs plus rares pouvant correspondre a d'autres histologies (adénocarcinome de l'ethmoïde, UCNT du cavum...)

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​Ces cancers sont classés en fonction de leur localisation :

  • Cancers de la cavité buccale (levres, gencives, plancher buccal, langue, amygdales, palais)
  • Cancers pharyngés (nasopharynx, oropharynx et hypopharynx)
  • Cancers laryngés
  • Cancers des sinus (frontal, maxillaires)
  • Cancers des gandes salivaires

CANCER ORL : Facteurs de risques 

Les facteurs de risques sont essentiellement representés par la tabac et l'alcool mais d'autres facteurs ont récemment été identifiés comme des virus (HPV). Il peut également exister des origines professionnelles comme pour le cancer de l'ethmoïde et l'exposition aux poussières de bois.

Plus le diagnostic est précoce, plus les chances de guérisons sont importantes. Malheureusement 2 cancers ORL sur 3 sont encore diagnostiqués à des stades avancés necessitant des traitements lourds. Diagnostiqués à un stade précoces ces cancers sont guéris dans plus de 80% des cas.

CANCER ORL : PRÉVENTION

Les principaux facteurs de risque de developpement d'un cancer des voies aerodigestives superieures sont le tabac et l'alcool.

TABAC :

  • Le tabac est la principale cause de décès liés au cancer dans le monde
  • 80% des cancers du poumon
  • 75% des cancers ORL
  • 1 fumeur a 15 fois plus de risque de développer un cancer des VADS

les 3/4 des cancers ORL et 80 % des cancers des poumons pourraient être evités en l'absence d'exposition au tabac

  • La prévalence du tabagisme : 33,1 % en 2000 à 29,9 % en 2005.
  • On constate actuellement une augmentation du tabagisme féminin
  • Arrêter de fumer : La diminution du sur-risque de décés par cancer augmente avec la durée de l’abstinence

 

ALCOOL :

LOCALISATION DU CANCER
Hommes
Femmes
TOTAL
FA %
Nbre de décès par cancer liés à l'alcool
FA %
Nbre de décès par cancer liés à l'alcool
FA %
Nbre de décès par cancer liés à l'alcool
Cavité buccale, Pharynx
71%
2402
25%
177
63%
2580
Oesophage
55%
1726
17%
120
49%
1846
Colorectale
11%
1010
3%
216
7%
1227
Foie
32%
1754
8%
163
26%
1917
Larynx
57%
626
18%
27
54%
753
Sein
 
 
9%
1075
9%
1075
Total
 
7618
 
1779
 
9397
% tous cancers
9%
 
3%
 
6%
 
 
Source : Hill C, Mousannif A, Evolution de la mortalité par cancer en France de 1950 à 2006. InVS, mai 2009

 

  • Il n'y a pas d’effet de seuil sur le risque de cancer : une faible consommation augmente le risque de cancers : VADS, foie, sein, côlon-rectum.

  • Le risque de cancer des VADS augmente de 168% par verre d’alcool consommé quotidiennement

  • 63% des cancers des VADS sont imputables a l’alcool.

  • La consommation de boissons alcoolisées est en France la deuxième cause de mortalité évitable par cancer après le tabac

Accédez au site Tabac Info Service

Accédez au site Cancer et environnement

 

CANCER ORL : TRAITEMENTS

Trois types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers des VADS : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie
Ces traitements peuvent être utilisés seuls ou associés entre eux.

Selon les cas, ils ont pour objectifs :

  • de supprimer la tumeur, les ganglions envahis ou les métastases
  • de réduire le risque de récidive
  • de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases
  • de traiter les symptômes engendrés par la maladie afin de maintenir une qualité de vie la meilleure possible

La chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie des cancers des VADS doivent être réalisées dans un établissement qui dispose d’une
autorisation pour traiter les cancers (liste des établissements autorisés par région disponible sur www.e-cancer.fr).

Le choix de vos traitements dépend des caractéristiques du cancer dont vous êtes atteint : l’organe concerné ; son type histologique (anatomo pathologie) ; son stade, c’est-à-dire son degré d’extension (taille de la tumeur, atteinte ou non des ganglions lymphatiques* par des cellules cancéreuses, présence ou non de métastases dans d’autres parties du corps (TNM*) la présence ou non d’une autre tumeur primitive dite synchrone des VADS, de l’oesophage ou des poumons.

Votre âge, vos antécédents médicaux et chirurgicaux,votre état de santé global (notamment votre état nutritionnel), ainsi que vos souhaits sont également pris en compte

Un des enjeux qui influe le choix du plan de traitement est de préserver au maximum les fonctions respiratoire, phonatoire (votre voix) et de déglutition ainsi que votre qualité de vie.

Le choix de vos traitements fait l’objet d’une concertation pluridisciplinaire. La prise en charge de votre cancer relève de plusieurs spécialités médicales. Votre situation est donc étudiée au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
En tenant compte des spécificités de votre situation, les médecins établissent une proposition de traitement. Ils peuvent aussi vous proposer de participer à un essai clinique.

L’équipe médicale peut vous proposer de participer à un essai clinique. Les essais cliniques sont des études scientifiques menées avec des patients. Leur objectif est de rechercher de meilleures modalités de prise en charge du cancer, notamment en termes de traitement ou de qualité de vie.

Le choix de vos traitements est déterminé en accord avec vous. La proposition de traitement est ensuite discutée avec vous lors d’une consultation spécifique, appelée consultation d’annonce. Lors de cette consultation, le médecin qui vous prend en charge vous explique les caractéristiques de votre maladie, les traitements proposés, les bénéfices attendus et les effets secondaires possibles. Cette consultation est importante. Il peut être utile d’être accompagné par l’un de vos proches. La proposition de traitement, ses modalités sont décrites dans un document appelé programme personnalisé de soins (PPS). Le programme personnalisé de soins peut évoluer au fur et à mesure de votre prise en charge en fonction de votre état de santé et de vos réactions aux traitements.
Une consultation paramédicale avec un autre membre de l’équipe soignante, le plus souvent une infirmière, peut vous être proposée ainsi qu’à vos proches. Vous pouvez ainsi revenir sur les informations qui vous ont été données par le médecin, vous les faire expliquer à nouveau ou poser d’autres questions. L’infirmière évalue aussi vos besoins en soins et soutiens complémentaires (sur le plan social ou psychologique par exemple) et vous oriente si besoin vers les professionnels concernés.

LA PERSONNE DE CONFIANCE ET LES DIRECTIVES ANTICIPÉES : FAIRE CONNAITRE VOS CHOIX
À chaque étape, vous pouvez être accompagné par un proche ou la personne de confiance que vous avez choisie. La personne de confiance est une personne que vous désignez, par écrit et qui sera consultée si vous vous trouvez dans l’incapacité de recevoir des informations sur votre état de santé et d’exprimer votre volonté. Elle appartient ou non à votre famille. À tout moment, vous pouvez modifier votre choix. Par ailleurs, il est possible d’établir avec lemédecin des directives anticipées. Il s’agit d’exprimer, à l’avance et par écrit, vos choix en matière de traitements pour le cas où vous seriez dans l’incapacité de les exprimer. Les directives anticipées permettent de faire prendre en considération ses souhaits en ce qui concerne les conditions de limitation ou l’arrêt d’un traitement. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les fiches informatives sur les droits des usagers (La personne de confiance, Les directives anticipées) sur le site du ministère de la Santé.

CANCER ORL : SOINS DE SUPPORT

La prise en charge du cancer ne s'arrête pas a la prescription de traitements anti-cancéreux. La prise en charge est globale. En plus des traitements spécifiques du cancer, des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour traiter les conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, dénutrition, difficultés psychologiques, difficultés sociales…Tous ces soins sont appelés soins de support, et sont assurés par l’ensemble de l’équipe soignante : médecin traitant, chirurgien, radiothérapeute, oncologue ou, parfois, par des professionnels spécialisés (spécialiste de la douleur, dentiste, assistant social, addictologue, tabacologue, diététicien, orthophoniste, psychologue, kinésithérapeute, socio-esthéticienne, etc.)

Les tumeurs ORL sont fréquemment associées à des troubles de la déglutition, à l'origine d'un amaigrissement parfois important. La prise en charge nutritionnelle par un diététicien est donc primordiale afin de pouvoir mener les traitements dans de bonnes conditions.

L’évaluation et le traitement de la douleur est un autre aspect primordial de la prise en charge rentrant dans le cadre des soins de support. C'est une complication fréquente de ces cancers qui nécessite d'être prise en charge sans délai. Le médecin traitant est souvent le plus a même d'évaluer rapidement la douleurs et d'introduire un traitement. En cas de douleurs résistantes aux traitements habituels les centres de la douleur et les équipes mobiles de soins palliatifs peuvent être sollicités pour prendre en charge le patient.

La prise en charge des effets secondaires des différents traitements, l'aide à l'arrêt du tabac ou de l'alcool, la possibilité de bénéficier pour le malade ou ses proches d'un soutien psychologique ou de bénéficier de l'aide d'une assistante sociale sont des aspects important de la prise en charge qui relève des soins de support, l'objectif étant d'assurer au malade la meilleur qualité de vie possible.

 

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